Normale
ntroduction
Même si les endoscopies digestives simples telles que l’œso-gastro-duodénoscopie (OGD) et la coloscopie peuvent être réalisées sans sédation, elles sont souvent mieux tolérées sous sédation.1 Pour les procédures complexes telles que ponction sous échoendoscopie et cholangio-pancréatographie rétrograde, une sédation profonde est nécessaire. Depuis les débuts de l’endoscopie digestive, les benzodiazépines (seules ou associées aux opiacés) ont été administrées par le personnel d’endoscopie sous la responsabilité de l’endoscopiste. Cette pratique universelle (à l’exception notable de la France) est souvent appelée «sédation traditionnelle». Depuis une dizaine d’années, le propofol tend à remplacer les benzodiazépines même lorsque ces drogues sont administrées en l’absence d’anesthésiste, par le personnel d’endoscopie.2 Cette pratique est communément dénommée NAAP en anglais (Non-anesthesiologist-administered propofol) et sera, dans cet article, appelée SPANA (sédation par propofol administrée par un non-anesthésiste). Pour être sûre, cette pratique doit se faire dans un cadre strict, défini récemment par les Sociétés européennes d’anesthésie et d’endoscopie.
Pathologique
Dans la grande majorité des cas, le propofol est administré par une personne entièrement dédiée à cette tâche.
Quelques travaux suggèrent que le propofol pourrait être administré par la personne assistant l’endoscopiste dans de bonnes conditions de sécurité, pour certaines procédures et certains patients, et pour autant que cette personne ne quitte pas la salle d’examen.
Les drogues sont administrées via un cathéter intraveineux qui est maintenu en place jusqu’au réveil complet du patient. L’administration d’oxygène en continu permet souvent de prévenir les désaturations, fréquentes lors de la sédation en endoscopie. La surveillance des paramètres vitaux du patient est réalisée à l’aide d’un oxymètre et d’un appareil automatique de mesure de la pression artérielle, jusqu’au réveil complet. L’ECG continu est réservé aux patients atteints de maladie cardiovasculaire ou respiratoire. La capnographie offre parallèlement une bonne surveillance de l’activité ventilatoire mais son impact clinique n’a pas été démontré. Il est recommandé de consigner les valeurs de base et les valeurs extrêmes des paramètres mesurés.
Les gestes peu invasifs tels que l’OGD et la coloscopie peuvent être réalisés sous sédation modérée, avec un taux de satisfaction élevé tant pour le patient que pour l’endoscopiste.1 Les procédures plus complexes et/ou plus longues (échoendoscopie, cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique) nécessitent une sédation plus profonde, principalement dans le but d’éviter les mouvements involontaires du patient. L’association du propofol avec d’autres substances, telles que les benzodiazépines, les opiacés ou la kétamine, permet de réduire la dose totale de propofol administré, sans effet net sur les paramètres cliniques. Les douleurs au site d’injection peuvent souvent être prévenues par l’administration intraveineuse de lidocaïne.